Choisis un GRAND PARCOURS

Innover : un emploi à durée indéterminée

Lorsque j’étais au Cégep, j’ignorais, comme bien d’autres, ce que je voulais faire… Par contre, je savais très bien ce que je ne voulais pas faire. Je savais que, contrairement à beaucoup de mes amis, je ne voulais pas devenir avocat ou médecin. Ou plutôt, je trouvais ces métiers intéressants, mais je ne pensais pas pouvoir les aimer assez pour y exceller autant que mes amis, qui étaient beaucoup plus passionnés et méritants. J’ai été exposé à de nombreux autres parcours professionnels, comme celui de scientifique, d’ingénieur ou de comptable, mais où que j’aille, la rigidité des structures et des contraintes me donnaient l’impression d’être continuellement enfermé dans une boîte.

Alors, comme pour toutes les grandes questions de la vie, je suis allé chercher des réponses sur Google. J’avais l’habitude de penser que l’argent était le raccourci parfait pour accéder au bonheur et à la satisfaction dans la vie en général, alors ma question a fini par être : Comment puis-je gagner beaucoup d’argent très rapidement tout en poursuivant mes études ? Les réponses habituelles, comme vendre de la limonade ou tondre les pelouses des gens, ont évidemment bondi à l’écran, mais il faut dire que ces avenues me parlaient un peu moins que de tout simplement poursuivre la profession d’avocat par exemple. Malgré tout, une idée a fini par retenir mon attention ; celle de gagner des prix lors de concours et de compétitions.

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Le site web sur lequel je me trouvais faisait référence à l’Imagine Cup, un concours mondial d’innovation accompagné d’un prix en espèces de 100 000 $ US et de la possibilité de participer à un barbecue avec Bill Gates dans son jardin personnel. Tout ce que j’avais à faire était de proposer une invention qui contribuerait à rendre le monde meilleur. Facile, ai-je pensé.

Je l’ignorais à l’époque, mais ce fut l’un de mes premiers bains dans le domaine de l’innovation et tout le parcours professionnel qui s’y rattache. Outre l’aspect novateur de la solution à apporter au défi du concours, la composante de risque élevé, la récompense élevée était palpable. Si je ne gagnais pas le concours, je devais me contenter de la seule autre option de carrière viable (compte tenu de mes notes), à savoir vendre de la limonade. Cela m’a fortement motivé à essayer de trouver une solution intelligente au défi.

Après une année de travail acharné, mais enrichissante, impliquant la programmation de logiciels, l’architecture de circuits électroniques, le design de produit, l’élaboration de modèle d’affaires et bien plus, je suis finalement arrivé à concrétiser les ambitions qui flottaient dans ma tête. Soit une solution de détection de problèmes de santé à l’aide de la vision par ordinateur. J’ai donc soumis mon projet, mais en dépit de tous mes efforts, je n’ai pas gagné. Soyons honnête, j’étais un peu découragé et il semblait que les choses n’iraient que pour le pire d’ici là.

Par contre, mes efforts et la qualité de mon projet ne sont pas passés inaperçus aux yeux du comité organisateur. En effet, celui-ci a même offert de soutenir financièrement la formation d’un club étudiant de hackers que j’envisageais depuis peu. Ainsi, un an plus tard et entouré d’une équipe de hackers, nous avons remporté l’édition canadienne du concours : l’union fait vraiment la force.

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Malgré ces belles initiatives, je trouvais que mon baccalauréat en génie mécanique s’avérait encore bien contraignant et m’empêchait de me dédier pleinement à d’autres sphères qui me passionnaient davantage. Ça tombait bien, j’avais fait assez bonne impression dans les différents concours auxquels j’avais participé. Avec cette reconnaissance et les efforts continus que j’investissais dans l’écosystème d’innovation, j’ai pu laisser mon diplôme au profit du poste d’évangéliste technique chez Microsoft. À ce titre, j’ai eu l’occasion de partager mes habiletés pour les produits & services Microsoft afin d’encourager leur adoption par le grand public.

De là s’est enchaîné une série d’expériences plus passionnantes les unes que les autres. J’ai pu lancer une startup de drones (à l’époque où c’était vraiment hot), basculer dans l’industrie du 4.0 et les usines connectées ainsi qu’aller jusqu’à me retrouver dans des agences de mannequinat ! L’une de mes expériences les plus mémorables a été chez Desjardins où, avec une équipe d’ami(e)s, nous avons lancé DataCup, la première plateforme de données ouvertes qui permettait, pour la première fois, d’innover de manière collaborative à travers un échange sécurisé de données anonymisées entre les compagnies.

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C’est finalement au sein de cette institution coopérative que ma dernière aventure a pris forme. En effet, inspiré par les idéaux coopératifs du Mouvement Desjardins et marqué par mon vécu de restaurateur, j’ai rassemblé une équipe aguerrie pour lancer Radish, une coopérative technologique qui vise à soutenir le secteur de la restauration par la mutualisation de ses besoins techniques. Je suis très fier de dire qu’à ce jour, tout le travail qu’on a effectué (développement technologique, logistique de livraison, comarketing avec nos restaurants et autres) a permis de rassembler plus de 60 restaurants-membres et nous a permis d’embaucher plus d’une quinzaine d’employés qui desservent le Grand Montréal.

C’est ironique mais, même après tout ce temps, je ne suis toujours pas sûr de pouvoir dire avec certitude que je sais ce que je veux faire.